Watching the Watched (Traduction Francais au bas) Dutch artist captures ‘Shared Moments’ at Woodstreet Galleries By John Hayes, Post Gazette, Pittsburgh, September 2002 Look!
Someone's watching. You return the glance, purely out of curiosity. The way you're
being looked at will determine your next look, a series of facial signals
indicating disinterest, bemusement, annoyance, anger. Dutch video artist Peter Bogers doesn't document the relationship
quite that thoroughly. He's interested in that fleeting, intimate moment of
interpersonal contact when the lookee sees that the looker is looking. In
"Shared Moments," the Dutch artist's American debut, hundreds of
video fragments capture the moments before randomly chosen passers-by
recognize that Bogers has been secretly filming them. The look on their faces
is the exhibit, installed on two floors at Wood Street Galleries. It's a little more complicated than that. Bogers synchronizes the
digital imagery so that all of his subjects recognize that they're being
watched at precisely the same time. Although their returned glances
originally varied in duration, Bogers stretches the moments so that their looks
linger for precisely the same amount of time. The feeling it inspires in gallery patrons is kind of weird,
like suddenly realizing that everybody in the room is looking at you. But not
really—it's only video. "The
interesting thing I'm looking for is people being filmed without them knowing
it, but they have some feeling that there maybe something going on,"
says Bogers. "They check the camera. They watch. At a certain point,
they are aware [they're being filmed]. This is the moment that I'm looking
for." The images were recorded on a micro-DVD recorder while Bogers
walked through towns in France and Hungary. There's nothing remotely polished
or professional about the video images themselves. It's their cut-and-paste
presentation that makes them interesting. In the primary installation, Bogers
projects the multiple digital snippets on a large video screen. Looped images of Bogers
emerging and submerging in water are shown on three semi-transparent screens
in a related video sculpture titled "Play-Rev-Play." ! "I am
really not interested in explaining what is happening on a psychological
level or how people will react," he says. "I take reality apart and
put it back together again in my way. It's an illusion. Some body said,
'Movie is the presence of the absence.' So we have something present here, but it's not there." John Hayes can be reached at
jkayes@post-gasette.com or 412263-1991. Watching
the Watcher Traduction
Francais Article de John
Hayes paru dans le journal Post Gazette, Pittsburg Date de parution :
septembre 2002 Regardez !
Quelqu’un guette ! Vous jetez un coup
d’œil en retour, par pure curiosité. La manière dont vous êtes observé
déterminera votre prochain regard, une série de mimiques
indiquant désintérêt, perplexité, ennui, colère. L’artiste
néerlandais Peter Bogers ne documente pas tout à fait complètement l‘échange.
Il s’intéresse à ce moment intime, fugace, du contact
impersonnel quand celui qui est regardé voit que l’observateur épie. “Shared
Moments” est constitué des centaines de
fragments vidéo précédents le moment où les passants choisis aléatoirement
réalisent que Bogers les a secrètement filmés.
Le regard sur leurs visages est ce qui est exposé. (…) Bogers synchronise ses
images de telle manière que tous ses “personnages” se rendent compte au
même moment qu’ils sont observés. Bien que, dans la réalité, le regard qu’ils portent en retour
ait une durée variée, Bogers dilate le temps pour qu’ils soutiennent un
regard d’une durée égale. Cela inspire une sorte de
sentiment étrange, comme de réaliser soudain que tout le monde dans la pièce
est en train de vous regarder. Mais ce n’est pas
réellement le cas ; c’est seulement de la vidéo. “Ce qui m’intéresse
est de filmer des gens sans qu’ils le sachent ; ils ont le sentiment que
quelque chose est peut-être en train de se passer”, dit
Bogers. “Ils lorgnent la caméra. Ils observent. À un certain moment, il se
rendent compte [qu’ils sont filmés]. C’est ce moment que
je recherche.” Les images ont été enregistrées avec une caméra grand public à
une époque où Bogers parcourait la
France et la Hongrie. En elles-mêmes, les images n’ont rien de parfait ou de
professionnel. C’est leur présentation «cut-and paste» qui
les rend intéressantes. (…) “Ça ne m’intéresse
vraiment pas d’expliquer ce qui se passe à un niveau psychologique ou de
quelle manière les gens réagiront” dit-il. ”Je
déconstruis la réalité et la remonte à ma manière. C’est une illusion.
Quelqu’un a dit “Un film est la présence de l’absence”. Nous
avons quelque chose de présent ici, mais qui n’est pas là.” |